Sites Internet : les rêves brisés ?
Le marché de la conception et de la production de sites Internet et de stratégies de présence ou de vente en ligne, n’est plus hautement concurrentiel. Il n’existe quasiment plus en qualité de marché solvable.
Côté donneurs d’ordres publics ou privés, les prix pratiqués ne permettent pas de rémunérer convenablement des salariés qualifiés et alimentent la précarité.
Côté prestataires, beaucoup de jeunes développeurs indépendants, auto-entrepreneurs, groupement de graphistes, en sont rendus à travailler pour rien !
Cette situation constitue à notre sens une des raisons principale de l’échec des PME sur Internet singulièrement dans le secteur de la vente en ligne. Bizarrement, nous n’avons trouvé aucune étude sérieuse, au niveau local, régional ou national, sur ce sujet !
Beaucoup de dirigeants de PME, de Collectivités ? croient hélas, qu’en « mettant » moins de 1000,00 euros dans un site web, ils vont créer des contenus différenciants, des offres attractives, apparaître dans les premières pages de Google et se confronter avec succès à leurs concurrents.
Comment expliquer le désastre ambiant ?
Nous avons essayé de dresser l’inventaire des facteurs qui « tirent vers le bas », le marché de la prestation de conception et développement de sites Internet.
Nous en avons identifié cinq principaux.
- Absence de connaissances web de la part de clients qui ne mesurent pas les enjeux et hélas pas toujours les conséquences
- Facilité : n’importe qui peut désormais réaliser un site Internet avec des gestionnaires de contenus type WordPress.
- Mode Saas : dans ce cas, vous louez une « boîte » auprès généralementd’une mutinationale, dans laquelle vous installez des contenus ou des catalogues.
- Pression ambiante : tout le monde vend du prêt à utiliser un site en cinq minutes : votre banque, votre fournisseur d’accés, Pages Jaunes, etc. il est tres facile de croire des grandes marques qui vous expliquent comment créer un site en cinq minutes.
- Sites d’enchères : dans ce cas, nous voilà revenu - ni plus ni moins - aux temps de l’esclavage. C’est le moins disant qui gagne avec des prix qui n’en sont plus !
Bref des prix effondrés d’un côté, de la standardisation de l’autre - beaucoup de sites se ressemblent - et de la complexité de plus en plus grande enfin, portée par la conception et la gestion d’offres en ligne innovantes, la fourniture ce contenus pertinents, la diversité des options technologiques croissante, le socle de compétences pluridisciplinaires nécessaires, le développement de la visibilité, les contraintes d’accessibilité et de protection des données, la formation des administrateurs, etc.
Plusieurs conséquences qui font boule de neige ?
Ce "tableau" génère plusieurs conséquences :
- Qualité : ll est désormais impossible de justifier la qualité, ce concept dans nos métiers n’existe plus.
- Image du prestataire : une image désastreuse des professionnels !
- Image du web : cela ne sert à rien ! :
Reconnaissons qu’il est plus simple intellectuellement de se dire qu’Internet n’apporte pas de résultats que de reconnaître qu’une mauvaise stratégie est la cause de l’échec du projet.
Avec Internet comme dans les autres secteurs, la qualité a un prix et coûts écrasés, n’apportent jamais d’excellents résultats.
Quel positionnement pour les prestataires ?
La encore nous avons identifié plusieurs positionnements potentiels :
- Industrialiser la production : vendre des offres « packagées », ré-utiliser des fonctionnalités entre clients, pré-formater les cahiers des charges,
- Etre présent sur le créneau du bas coût : après avoir automatisé le plus possible son outil (offre SAAS e-commerce par exemple).
- Se focaliser sur une ou plusieurs niches : sites internet pour avocats, pour hôtels, pour restaurants
- Faire jouer le réseau : confiance et réseau de prescripteurs plutôt que prix
- Monter en gamme et en taille : nécessite de penser au mieux ses coûts fixes et de renforcer ses processus et ses compétences.
- Se spécialiser sur un aspect du web : accessibilité, mobilité, visibilité, génération de prospects,
- Se spécialiser sur un bénéfice client : site livré en 24h, site gratuit si xxx, tarif lié au résultat…
- Fidéliser les clients existants : renforcer les frais récurrents, en commercialisant des prestations connexes
- Externaliser éventuellement : pour conserver ses marges et trouver les bons relais pour un travail de qualité
- Changer de métier : se focaliser sur le conseil, développer la formation, devenir éditeur de contenus.
Et demain ?
L’une des caractéristiques de nos métiers normalement est d’apporter des idées qui vont permettre à des entreprises/marques d’exister, de se différencier, d’accompagner des consommateurs ou acheteurs dans un parcours d’achat rassurant.
Notre vocation est donc d’aider nos clients à concevoir et à valoriser des positionnements uniques sur leur marché pour développer leur chiffre d’affaires et vendre leurs produits, leurs services ou leurs solutions.
Nous pouvons conserver une légitimité si nous sommes capables de renforcer quatre blocs de compétences :
- une bonne lecture des marchés de nos clients et de leur potentiel de croissance,
- la capacité à adresser des messages facilement appropriables via les bons canaux,
- la maîtrise des plateformes et des technologies,
- la gestion de données (Agrégation/Analyse).